20 novembre : les droits de l’enfant à l'épreuve de la crise sanitaire
Alors que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a particulièrement affecté les droits de l’enfant à travers le monde, la Dynamique « De la Convention aux Actes ! », qui regroupe de nombreuses ONG et associations dont le réseau France Parrainages, fait un état des lieux des droits de l’enfant dans le monde dans un observatoire intitulé « Une année de plus sans garantie pour les droits de l’enfant....
Droit à l’éducation : la crise sanitaire a fragilisé l’accès à l’éducation en France et dans le monde
En ratifiant la Convention relative aux droits de l’enfant, la France et de nombreux pays se sont engagés à rendre effectif pour chaque enfant le droit à une éducation gratuite et de qualité. Cependant, la Covid-19 a eu des effets particulièrement néfastes sur l’effectivité de ce droit, privant des millions d’enfants d’un accès à une scolarité de qualité :
- Dans le monde, près d’1,6 milliards d’élèves n’ont pas eu accès à l’éducation en raison de la Covid-19, tandis que près de 12 millions d’enfants et de jeunes en France ont été privés de scolarisation traditionnelle pendant plus de 10 semaines.
- Près de 465 millions d’enfants ont souffert d’un manque de continuité pédagogique à travers le monde, à cause d’un accès inexistant à internet ou aux outils numériques, et n’ont pas pu poursuivre leurs apprentissages. En France, on estime à 500 000 le nombre d’élèves en risque de décrochage scolaire suite aux mesures de confinement.
- La fermeture des écoles et des cantines scolaires dans le monde a également fragilisé la santé des enfants démunis qui n’ont plus eu accès aux services de santé et de nutrition (accès aux repas …) essentiels pour eux et leur famille.
La crise du Covid-19 : un accélerateur des faiblesses du système de protection de l’enfance en France
Depuis plusieurs années, notre association accompagne des enfants et adolescents issus de familles fragilisées ou des mineurs non accompagnés grâce au parrainage de proximité afin de leur apporter un soutien affectif et éducatif.La crise sanitaire et le confinement en France ont mis en exergue les faiblesses du système de protection de l’enfance en France concernant l’accès de tous les enfants au droit à la protection :
- Du fait de la crise sanitaire, les violences faites aux enfants ont augmenté en 2020. Durant le confinement, le nombre d'appel au service national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger (SNATED) a augmenté de 89% par rapport à l’année 2019 sur la même période
- Malgré des progrès en matière de formation initiale et continue sur les droits de l’enfant, les professionnels de la protection de l’enfance restent insuffisamment formés aux droits de l’enfant et aux standards internationaux
- S’agissant de l’accueil en protection de l’enfance, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de la justice (IGJ) soulignent le manque de places adaptées et la difficulté à trouver une structure d’accueil pour les enfants placés et/ou confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance.
- Les mineurs non accompagnés hébergés dans des hôtels vivent très souvent dans des conditions de vie particulièrement sommaires et souffrent d’un accompagnement éducatif insuffisant. De plus, les récentes décisions des plus hautes autorités judiciaires de l’Etat, et notamment la création d’un fichier national d’évaluation de la minorité, ont particulièrement diminué l’accès des mineurs migrants à leurs droits, les tenant à l’écart d’un bilan de santé et d’une protection.