Evelyne, marraine à Madagascar

Evelyne et son mari parrainent Claudio à Madagascar. Ils ont eu la chance de lui rendre plusieurs fois visite et ont été émus par le phénomène des enfants des rues qui frappe ce pays. Evelyne nous raconte son expérience.

Qui est votre filleul ? Pouvez-vous nous le décrire : sa vie, sa famille, ses conditions de vie ?

Notre filleul depuis 9 ans maintenant s’appelle Claudio, il a 18 ans. C’est un jeune homme très timide. Sa mère vit seule et même si elle est institutrice, son salaire est trop bas pour subvenir aux besoins de ses enfants. 

Pourquoi avez-vous commencé le parrainage de Claudio et quelles sont, aujourd'hui, vos relations avec lui ?

Au début, nous nous sommes investis pour apporter une aide concrète à Claudio. Petit à petit, grâce aux courriers, aux dessins que nous recevions de lui mais aussi de sa petite sœur, un lien fort s’est créé. Nous avons également eu la chance de faire la connaissance de la maman de Claudio, une femme très chaleureuse ! 

Connaissez-vous la problématique des enfants des rues à Madasgacar ?

Oui bien sûr. Le premier voyage à Madagascar que nous avons fait en 2010 a été un grand choc : nous n'avions pas imaginé dans quelle misère vivaient ce pays et ses enfants. On se sent impuissants et désolés face à ce phénomène. Lorsque nous allons dans la capitale de Madagascar, Antananarivo, nous en croisons énormément : ils sont seuls, abandonnés, ils vivent comme des adultes sans domicile fixe. C’est une immense injustice que nous ressentons face à eux. Nous avons moins croisé d’enfants dans cette situation en dehors des villes car je pense qu’il y a plus de solidarité dans les campagnes. Dans la capitale, il y a tellement d’enfants des rues que cela ne semble plus choquer personne ! Ils sont transparents, noyés dans la masse, quand ils ne sont pas chassés par les gens. Ce sont des enfants qui vivent avec des problématiques d’adultes et de survie : comment se nourrir chaque jour ? Ce qu’il y a de terrible, c’est qu’ ils ne sont pas scolarisés… Le pire du pire selon moi, ce sont ces très jeunes filles qui accouchent à 14 ans, dans la rue. Elles se retrouvent avec un bébé quand elles ne meurent pas en couches. 
Depuis peu, il y a une prise de conscience du phénomène. Mais l’État tarde vraiment à agir.

Quelles actions préconisez-vous pour agir en faveur des enfants des rues ?

Tous les moyens d’actions sont bons ! On ne peut pas tolérer des situations comme celles-ci. Lorsqu’on les voit, on se dit que nous devons tout faire pour les retirer de la rue. J’en parle systématiquement autour de moi lorsque nous rentrons en France. Je pense qu’il faut soutenir ces enfants grâce au parrainage car c’est une solution durable. Ces enfants ont surtout besoin de se sentir soutenus et de ne plus voir les adultes comme des personnes qui les méprisent et les violentent ! Un enfant des rues ne doit plus avoir besoin de survivre pour pouvoir penser à la vie.

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