Le témoignage de Ramatou, jeune migrante parrainée
De la rue au foyer, le parcours compliqué des jeunes migrants
Ramatou est arrivée en France à l'âge de 16 ans et est parrainé depuis moins d'un an par Patricia. Lors d'un entretien avec la jeune migrante, celle-ci est revenue sur son parcours et sa difficulté de s'intégrer et de trouver sa place : "Je suis originaire du Mali, que j’ai quitté toute seule à l’âge de 16 ans. Orpheline de mère, je suis venue en France rejoindre une de mes tantes, qui vit ici depuis plusieurs années. C’est elle qui m’a fait venir. J’ai habité avec elle pendant trois mois, puis j’ai décidé de partir car nous avions beaucoup de problèmes. Quand je suis partie de chez elle, j’ai dormi quelques jours dans la rue. J’ai par la suite été aidée par des passants, qui m’ont amenée au foyer le plus proche. Je ne m’attendais pas à vivre tout ça. Lorsque ma tante m’a fait venir, c’était pour que je poursuive mes études, mais cela s’est mal passé et tous ces éléments n’étaient pas dans mes calculs."
Après avoir connue la vie dans la rue, elle nous explique sa prise en charge et les prémices de sa nouvelle vie professionnelle en France : "J’ai alors été prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance et un an plus tard j’ai entendu parler du parrainage. Au niveau de mon statut juridique, je suis actuellement en attente car il me manque certains papiers administratifs comme mon passeport. J’habite au foyer pour filles Clair Matin et du coup, avec les éducatrices, on va demander à obtenir mon passeport afin que je puisse faire une demande de papiers, car pour l’instant je n’en ai pas. Actuellement je suis inscrite en formation « Assistanat de vie » et j’envisage de passer un concours pour devenir aide-soignante après la formation."
Ramatou et Patricia, un parrainage complice
Ramatou nous parle ensuite du parrainage et de sa rencontre avec sa marraine Patricia, en qui elle a pu trouver une personne de confiance : "Une éducatrice m’avait parlé du parrainage de proximité un jour, et je trouvais que c’était bien. Puis un jour, des bénévoles du Rotaract sont venus à notre foyer, et c’est là que j’ai rencontré Patricia, celle qui est devenue ma marraine. Lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois, ça s’est directement bien passé entre Patricia et moi, on était bien ensemble."
Enfin, la jeune Malienne se confie sur les bénéfices du parrainage et la différence avec les relations qu'elle entretient avec les services sociaux qui l'accompagnent au quotidien : "Patricia est migrante aussi. Du coup elle peut m’aider pour les papiers. Je ne pensais jamais me retrouver en foyer, alors c’est vrai que j’avais beaucoup de besoins. Je voulais être orientée. Avec Patricia, cela s’est bien passé, je n’ai pas eu de mal à lui faire confiance. Même avant-hier j’étais avec elle. Elle m’a invitée chez elle pour faire des plats de son pays. Parfois elle m’invite dans des restaurants. On discute, on mange ensemble, on fait des trucs entre filles. Notre relation est très différente de celle que j’ai avec les éducatrices par exemple, et j’arrive vraiment à lui parler, on rigole bien ensemble. Elle me conseille beaucoup aussi, elle m’aide si besoin, elle a vraiment un grand cœur. C’est vrai qu’elle travaille aussi dans le social, peut être que ça m’a inspirée, je ne sais pas…Je trouve que le parrainage c’est avantageux pour n’importe qui. Je pense que c’est une opportunité, je peux compter sur Patricia, cela m’aide beaucoup de pouvoir compter sur elle. Je connais des gens grâce à ma marraine, par nos sorties notamment. Et je pense que ma marraine sera toujours là pour moi."