Karine, Famille Solidaire de Mohamed, 17 ans : "On vit des moments extraordinaires !"
Famille Solidaire : Karine accueille bénévolement Mohamed, jeune migrant, à son domicile
"On s’est senti tout de suite à l’aise lui et moi !"
"Je m’appelle Karine, j’ai 49 ans et je suis maman d’un garçon, enfin maintenant j’hésite quand je dis « maman d’un garçon » puisque bien souvent je dis à tout le monde que je suis maman de deux garçon depuis que Mohamed est rentré dans la maison depuis un an. C’est vraiment comme un fils de cœur."
"Un jour, en faisant le tour de ma maison, je me suis dit « quand même finalement ta maison n’est pas si mal ! », mais une maison c’est quoi ? C’est un foyer, c’est accueillir, c’est aussi se sentir bien. Je me suis dit qu’il fallait que le côté foyer, le côté protecteur, le côté où on se sent bien, ce à quoi sert une maison, que cela serve aussi à quelqu’un d’autre. Je trouve que je n’ai pas trop à me plaindre, j’ai eu de la chance et on m’a aidé dans ma vie, on s’est tourné vers moi. Je suis née dans un pays où j’ai plus de chance que d’autres. Donc si j’ai cette chance, il faut aussi que d’autres en aient."
"On s’est senti tout de suite à l’aise lui et moi. Il n’y a pas eu besoin de faire tout un tas de choses, de simagrées, pour que ce soit évident. À tel point que lorsqu’il est reparti, après notre premier week-end ensemble, on s’est tout de suite ajouté sur les réseaux sociaux."
Famille Solidaire : un engagement bénévole et quotidien pour les mineurs migrants arrivés seuls sur le territoire
"Ce n’est pas un acte héroïque que d’ouvrir sa maison"
"Il y a parfois certaines tensions entre ados et adultes et aussi entre mon fils et Mohamed. Et puis il y a les côtés, et il ne faut pas l’oublier où on s’amuse et c’est la fête. Parfois j’ai l’impression que je suis autant adolescent qu’eux, parce que d’un seul coup, on se met tous à danser dans la maison. Deux ados à la maison, ce n’est pas forcément évident parce que chacun a envie de mener sa vie à sa façon. Mais c’est aussi énormément de moments de bonheur, heureusement comme à chaque instant de la vie d’un enfant finalement. Lorsqu’ils sont petits c’est une chose, quand ils grandissent c’est une autre et là tout doucement à l’âge adulte, c’est encore autre chose. Le plus important c’est de savoir par moment lâcher prise et juste ouvrir son cœur, c’est tout."
"Contrairement à ce qu’on peut croire, quand on accueille quelqu’un on l’aide peut-être, mais en un an j’ai aussi changé énormément. On vit tellement de bons moments, comme des mauvais mais comme tout monde. Mais à côté de ça, il y a tellement de bons moments, tellement de bons échanges, on se sent tellement enrichis. On devient un petit peu extraordinaire à force d’accepter de vivre juste des choses ordinaires, d’accepter de les vivre pleinement, de ne pas avoir peur de s’ouvrir aux autres, on vit vraiment des moments extraordinaires. Et surtout de se dire que ce n’est pas un acte héroïque que d’ouvrir sa maison."
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