Un atelier artistique pour les adolescents placés en foyer et parrainés
Un atelier artistique destiné aux jeunes des foyers parrainés
Célia est professeure d’art et ancienne enseignante à la Haute École des Arts de Zurich. Cette jeune femme suisse a accepté de donner plusieurs cours d’art bénévolement pour les jeunes des foyers parrainés au sein de France Parrainages. Pour cette dernière, l’envie d’enseigner en France de manière bénévole relève d’une volonté de « s’intégrer et d’améliorer son vocabulaire », mais aussi de « travailler avec les jeunes et échanger avec des gens différents ». Lors des séances d’art, Célia nous confie avoir « beaucoup travaillé avec les images, des journaux ou des magazines », afin de surmonter la peur de la page blanche : « La qualité des images n’est pas importante, mais c’est plus facile de partir de quelque chose pour s’y accrocher afin d’oser le premier pas. »
Caroline* est une des jeunes filles ayant participé à l’atelier artistique. Vivant au sein d’un foyer et placée par l’Aide Sociale à l’Enfance, elle précise en quelques mots les activités proposées durant cet atelier : « Nous devions tout d’abord reproduire une image à l’envers. » Selon Anaïs Lemaître, référente parrainage au sein de France Parrainages Île-de-France et coordinatrice du projet, le but de cet exercice était de « pousser les élèves à travailler sur les lignes du dessin plutôt que sur un visage, pour finalement dissocier le concept de beauté de leurs œuvres ».
Caroline poursuit la description de ces moments d’apprentissage : « Nous avons ensuite fait de la transparence avec de la peinture à l’aide d’un calque, nous devions choisir une image dans un magazine et peindre dessus ». En procédant ainsi, « les jeunes apprenaient à incorporer différents éléments provenant de magazines dans leur dessin, afin de les faire apparaître sur une même oeuvre, un véritable processus de création ! », s’enthousiasme Anaïs. Un processus bénéfique pour les jeunes adolescentes, d'après Caroline qui revient brièvement sur son état d’esprit pendant les sessions : « L’atelier est très décontractant, cela m’apporte beaucoup d’apaisement. En plus je rencontre d’autres personnes, cela me change de mon quotidien qui peut parfois être difficile. »
Anaïs, dans le cadre de ses fonctions chez France Parrainages, est en lien avec les clubs Rotaract Paris et Rotaract Paris Champs-Elysée afin « d’alimenter le programme annuel des jeunes parrainés ». Cette dernière nous explique en quelques mots son rôle dans la création de telles activités : « Mon rôle consiste à orienter et à cadrer leur intervention, mais l’impulsion et la volonté de mettre en place un atelier ne vient pas de moi. Ce cours artistique est avant tout une opportunité proposée par une bénévole du Rotaract Paris Champs-Elysée. », précise-t-elle. Les objectifs de ce type d’activité sont multiples. « Cet atelier a une triple fonction : permettre un moment propice au parrainage, favoriser l’échange entre jeunes de différents foyers et enfin l’épanouissement individuel des jeunes parrainés. »
Un impact positif sur les jeunes parrainés
Lorsque nos équipes abordent avec Célia, la professeure bénévole, les bénéfices d’un tel cours, elle répond de manière limpide : « Imaginez : on doit avoir beaucoup de confiance en soi pour poser un feutre, qu’on ne peut pas gommer, et commencer à dessiner. On doit apprendre à vivre avec des échecs et en même temps à ne pas perdre confiance en soi. La bonne chose du dessin c’est qu’on ne peut pas faire d’erreur ! Le hasard permet de développer les plus beaux résultats. »
Selon l’ancienne enseignante, la pratique du dessin peut apporter bien plus : « Dessiner permet de communiquer d’une autre manière que l’écrit ou l’oral. Pour moi, dessiner c’est philosophique. » Pour Anaïs, l’impact positif de ces ateliers s’est ressenti durant les séances : « Les participantes ont réalisé des exercices sur l’expression de soi, sur la confiance en soi, le tout dans une ambiance bienveillante et décontractée, créant par là-même une sensation de bien-être. Face à un public en quête d’identité, cet atelier a permis l’expression d’un certain nombre de problématiques existentielles, universelles, partagées par les filleules et les parrains. »
Grâce à ce travail collectif et collaboratif, trois jeunes du foyer Clair Matin et une adolescente du foyer Moulin Vert dans le 16ème arrondissement parisien ont pu découvrir et s’essayer à l’art durant 4 séances : « Au total 9 bénévoles du Rotaract et 4 jeunes parrainées issus de 2 foyers se sont coordonnés afin d’encadrer et animer cet atelier », glisse Anaïs. Après 4 séances, Célia, la professeure bénévole, a proposé de reprendre les cours d’art cet été. Même son de cloche pour Caroline et les autres élèves du cours : « J’espère qu’il y en aura d’autres, nous avons toutes hâte de revenir. J’aimerais beaucoup refaire une expérience comme celle-ci, ce serait avec grand plaisir ! »
* Certains prénoms ont été modifiés.