« Ali semble heureux avec nous, et ça nous rend heureux également » : Anne-Lise et Nurul parlent de leur filleul
Parrainer un jeune migrant isolé et lui apporter des repères stables
"Je suis professeure de français auprès d’adultes étrangers. J’enseigne aussi le yoga, mes collègues voulaient que je leur donne des cours. J’ai accepté à condition que l’argent que j’y gagne soit destiné à une bonne cause. Mon choix s’est porté sur France Parrainages, une association d’aide à l’enfance qui a développé un programme en faveur des jeunes migrants isolés. Au mois de février 2019, Nurul et moi sommes allés à une réunion d’information. Trois adolescents africains racontaient comment ils avaient survécu à l’enfer de l’exode. Ils étaient heureux et pleins d’énergie. Ils s’estimaient chanceux d’avoir trouvé des familles désireuses de les recevoir de temps à autre chez elles. L’idée de me lancer dans l’aventure m’a titillée."
« Ce qui m’a frappé, c’est la simplicité du dispositif… »
"Après avoir contacté l’association pour lui faire part de notre projet, nous avons été conviés à deux entretiens pour nous rappeler notre mission : apporter un soutien affectif à notre filleul, l’accompagner dans sa scolarité ou dans sa recherche d’emploi, et l’aider à maîtriser la langue française."
Une relation de parrainage basée sur la confiance, l’écoute et les conseils
« Ali nous appelle sa « deuxième famille ». Je crois que nous étions faits pour nous rencontrer »
"La première fois que nous nous sommes vus, Ali nous a parlé de ses quatre frères et sœurs, restés dans la région du cachemire et, surtout, de sa mère décédée peu de temps après son départ. On le sentait terriblement affectée. Nous lui avons dit qu’il était libre d’aborder tous les sujets avec nous."
"Nous avons ensuite continué à nous voir tous les quinze jours. Au mois de novembre, il est venu chez nous, à Sartrouville. Puis quasiment tous les weekends, jusqu’au début de la crise sanitaire. Nous avons dû suspendre les visites, mais nous échangeons sur WhatsApp. Ali adore nous montrer des photos de sa famille et prendre des selfies avec nous. Nous parlons beaucoup de sport, notamment de cricket, sport très populaire au Pakistan et au Bangladesh."
"Comme il prépare un CAP de serveur, il nous parle aussi de ses notes et de son travail. J’essaie de le convaincre de poursuivre en bac pro et d’épargner en prévision du jour où il volera de ses propres ailes. Ali met de la vie dans notre foyer. Lui nous appelle sa « deuxième famille ». Je crois que nous étions faits pour nous rencontrer. J’aimerais maintenant l’emmener en vacances avec nous dans notre camping-car. Cette expérience dope tellement mon énergie que j’envisage de suivre des enfants défavorisés dans leur scolarité."
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