Nicolas Viennot, Directeur du Collectif Mentorat : "Une réponse concrète pour lutter contre les inégalités"
Le Collectif Mentorat : 40 associations engagées dans l'accompagnement individuel des enfants et jeunes en France
"À travers le terme « Mentorat », nous englobons une même pratique, celle d’un accompagnement individuel et dans la durée entre un mentor et un jeune"
"Au lancement du Collectif, il ne comptait que huit associations membres. Le Collectif Mentorat rassemble aujourd’hui 40 associations. Au sein du Collectif, les associations développent des programmes de mentorat social pour la jeunesse, à destination des enfants et des jeunes entre 5 et 30 ans qui font face à différentes difficultés. À travers le terme « Mentorat », nous englobons une même pratique, celle d’un accompagnement individuel et dans la durée entre un mentor et un jeune. Il s’agit d’un soutien transversal, d’un cheminement commun sans visée directement opérationnelle. Le mentorat permet une réelle ouverture du champ des possibles, une levée de l’autocensure pour les jeunes accompagnés, et un accès à un réseau professionnel qu’ils n’auraient pas pu avoir par eux-mêmes."
Le Mentorat : un dispositif aux multiples bénéfices pour des publics variés
"Les profils des mentors sont également très diversifiés : lycéens, étudiants, en activité, séniors, ou demandeurs d’emploi, les associations ont là aussi leurs spécificités et proposent à un public très varié de s’engager auprès des enfants et de jeunes vulnérables. Le mentorat répond à un objectif général d’ouverture et de dépassement du cercle de connaissances, souvent limité pour les jeunes en difficulté. L’idée est de proposer aux enfants et aux jeunes un modèle, un référent qui les aidera à se projeter sur un horizon différent de celui de leur entourage proche, à bénéficier d’une ouverture socio-culturelle et à découvrir le monde professionnel en leur ouvrant des portes et en leur permettant d’acquérir les codes du la sphère de l’entreprise. Les bénéfices du mentorat sur les enfants et jeunes accompagnés sont nombreux : réussite scolaire, confiance en soi, autonomisation..."
Le Mentorat : une réponse concrète pour lutter contre les inégalités
"Notre Collectif porte la voix de nos membres auprès des pouvoirs publics, notamment en valorisant le mentorat comme un outil essentiel en faveur de l’égalité des chances et de la lutte contre les inégalités éducatives, sociales et géographiques. Aujourd’hui, nous savons qu’il faut six générations pour permettre à un jeune de sortir de la précarité. Le mentorat est une réponse concrète pour lutter contre ces inégalités et contre le déterminisme social et géographique."
Avec "1 jeune, 1 mentor", l'Etat s'implique dans le développement du mentorat en France
"Pour le Collectif Mentorat, il est fondamental que l’Etat s’implique pour réduire les inégalités"
"Le Collectif Mentorat a signé une convention triennale avec le gouvernement pour que nous puissions continuer à accueillir de nouvelles associations agissant grâce au mentorat, pour aider l’ensemble des associations à développer le mentorat plus vite et plus fort, et pour devenir un lieu de ressources qui privilégie l’échange et l’apprentissage par les pairs. Nous développons un véritable réseau, dans lequel les organisations de mentorat et les institutions peuvent se rencontrer, et ainsi gagner en visibilité. Nous avons aussi initié récemment « La Fabrique du mentorat » qui s’adresse aux associations membres qui mettent en place un programme de mentorat, et qui vise à leur donner plus de ressources et les aider dans leur développement. Enfin, nous allons organiser en 2022 la deuxième édition des Assises du Mentorat, qui est un événement de plaidoyer très important."
"Pour le Collectif Mentorat, il est fondamental que l’Etat s’implique pour réduire les inégalités. Notre ambition est d’installer le mentorat dans la durée comme politique publique, et qu’il reste un outil reconnu et utilisé pour lutter contre les inégalités. Nous voulons toucher davantage de jeunes, car même 200 000 jeunes d’ici 2022, c’est encore trop peu au regard du nombre de jeunes en difficulté en France."