La belle histoire de Ksandra, sortie du monde du travail au Maroc
De l'école au travail forcé : l'enfance gachée de Ksandra
Ksandra aborde tout d’abord les raisons qui l’on fait basculer de simple écolière à enfant exploité en tant que domestique : « Mon nom est Ksandra et j’aimerais vous raconter l’histoire de ma vie ainsi que les difficultés que j’ai enduré durant toute mon enfance à cause de la pauvreté de ma famille. La situation précaire de ma famille m’a obligée à quitter l’école très tôt, afin de travailler comme "petite bonne" chez une famille. C'était une période très difficile et triste. En quittant l’école, j’ai perdu mes amies. »
La petite Marocaine se confie ensuite un peu plus sur son vécu en tant qu'enfant exploité au Maroc et sur la famille qui l’employait lorsqu’elle était encore une enfant : « J’ai vécu une période de souffrance avec cette famille qui me confiait beaucoup de tâches domestiques, trop nombreuses pour mon jeune âge. Pas une seule fois je n’ai reçu de l’aide de leur part, ils se permettaient par contre de me frapper lorsque je faisais des erreurs, sous prétexte de m’apprendre. »
Le parrainage international pour mettre fin au travail des enfants
C’est lors d’un jour de repos chez sa famille, que la petite fille voit pour la première fois le bout du tunnel : « J’ai entendu parler d’une association qui s’occupait des enfants en situation de précarité, et qui enseigne les bases de l’éducation. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de ne pas retourner travailler en tant que "petite bonne" et que j’ai intégré le programme de l’association. »
Grâce au parrainage international mis en place par l’AMESIP, partenaire local de France Parrainages au Maroc, Ksandra a pu intégrer une remise à niveau afin de pouvoir retrouver l’école à nouveau : « J’ai alors pu suivre des cours d’éducation non formelle pour me remettre à niveau. J’ai pu passer par la suite mes examens pour obtenir le diplôme de fin d’étude primaire, et avec le soutien des équipes du centre éducatif et beaucoup de volonté, j’ai réussi à intégrer le collège, où j’effectuais ma première année lors de l’année 2016/2017. » Ksandra, aujourd’hui collégienne épanouie, tenais à adresser un message à ceux qui l’ont aider et aux petites filles victime de l’exploitation : « Je remercie chaleureusement l’association et je conseille de tout mon cœur à toutes les filles qu’elles continuent leurs études malgré leurs situations familiales. »