Nos actions en Tanzanie envers les orphelins du sida
La région de la Kagera, le foyer historique du VIH en Tanzanie
Philippe Krynen, Responsable de Partage Tanzanie, travaillait à l’époque sur différents programmes humanitaires depuis plusieurs années lorsque celui-ci entendit parler d’une région, la Kagera, où le taux de mortalité était extrêmement élevé. Durant cette période (fin des années 80) et particulièrement en Afrique, les problématiques liées au VIH commençaient à voir le jour. Cette maladie était alors très peu diagnostiquée et les autorités ne savaient pas encore comment la traiter.
Dans la région de la Kagera plus particulièrement, la population touchée était composée principalement d’hommes et de femmes dans la fleur de l’âge, qui laissaient derrière eux une quantité innombrables d’orphelins. « Traditionnellement en Afrique, lorsque les parents disparaissent, il y a une forte solidarité familiale. Lorsqu’il y a un décès, les enfants sont alors confiés à une personne de la famille. Mais cette fois-ci, le nombre d’enfants orphelins était tellement important que les familles ne pouvaient pas s’en occuper. Ils étaient alors abandonnés, sous-alimentés, le pronostic vital de milliers d’enfants était engagé. Il faut savoir que la région de la Kagera est le foyer historique de l’apparition du SIDA en Tanzanie. » explique Caroline Lequien, Responsable de programme en Tanzanie au sein de France Parrainages.
Un accompagnement médical global
Philippe Krynen, particulièrement ému par le sort qui attendait ces orphelins, a tout d’abord mis en place des actions en faveur des enfants. Pour faire face à l’urgence, celui-ci a déployé des programmes de nutrition pour sortir les enfants de leur état critique. Au bout d’un an et demi, les enfants avaient retrouvé la santé, et Philippe Krynen prit la décision de ne pas créer d’orphelinats pour héberger ces enfants, mais de donner plutôt à la famille la plus proche les moyens de les élever. Le Responsable de Partage Tanzanie a également mis sur pied des dispensaires dans plus de 20 villages de la Kagera pour améliorer la santé des populations sur les problématiques de santé liées au VIH mais aussi à la malaria, aux maladies intestinales, maladies pulmonaires….
Auparavant, les habitants de la région devaient parcourir plus de 20 km pour arriver au premier hôpital, car il n’y avait pas de poste de santé au sein de leurs villages. Selon Caroline Lequien, « cet accompagnement en termes de santé a eu un fort impact sur le taux de mortalité des habitants bénéficiant du Victoria Programme. La mortalité infantile a en effet été divisée par deux et demi par rapport à la moyenne nationale depuis l’arrivée de Philippe Krynen dans la région et près de 3000 enfants et leur famille bénéficient aujourd’hui d’une visite médicale deux fois par an….Son action envers ces populations fragilisées a consisté à travailler énormément sur la diversification de l’alimentation, la prise en charge médicale, et la sensibilisation aux bonnes pratiques en matière d’hygiène. »